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Biologie, comportement et savoir
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Biologie, comportement et savoir
  • L'objectif est de mettre en relief l'influence majeure du facteur biologique sur la pensée collective. Cette nouvelle approche permet en outre d'expliquer certaines situations paradoxales de notre histoire: déni etc.
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31 août 2020

3/L'influence du facteur démographique sur la forme du discours littéraire

 

Le but de ce second volet est donc de conforter la thèse précédente ou l'influence majeure du facteur biologique sur la pensée collective. En mettant en relief l’impact du facteur démographique sur la forme du discours, on serait tenté de dire que son imprescriptibilité détermine une stratégie d’écriture, mais ce terme qui laisse supposer un choix délibéré est très impropre, tant les écrivains sont contraints, de façon inconsciente, d’adopter la forme qui correspond aux densités du moment.

      

 Jusqu’au XIX° siècle, car, par la suite, une importante modification des données spatio-démographiques va modifier la teneur de la pensée occidentale et la façon de l’exprimer, nous constatons que les écrivains ont recours à deux sortes de discours, basés sur des structures extrêmement différenciées. Le discours de type D1 correspond à des périodes de crises ou de moindres densités et il s’efface, remplacé par un discours de type D2 lorsque les effectifs progressent et dépassent un certain seuil.

 

       Cette thèse repose sur l’étude de la littérature française de la fin du XI° siècle jusqu’au XVIII° siècle. Ce déterminisme sera mis en relief à partir de treize extraits, tirés des œuvres répertoriées dans le tableau ci-dessous.

 

Œuvres

Auteurs

Dates

Densités

La Chanson de Roland

 

Le Roman de Renart

 

La conquête de Constantinople (1er partie)

 

Anonyme

 

Anonyme

 

Villehardouin

1090

 

1180

 

1207-1213

C’est une période de moindre densité. Même si la population augmente de façon sensible, on n’a pas atteint le seuil où la pression démographique provoque un changement de structure. Discours de type D1

Le Roman de la Rose              

 

 

Histoire de Saint-Louis

Jean de     Meung

 

Joinville

1275-1280

 

 

1309

La poussée démographique impose une structure de type D2. En ce qui concerne Joinville, la baisse des effectifs a été amorcée mais les densités restent suffisamment élevées pour maintenir un discours de type D2

Chroniques

 

La Ballade des pendus

 

Froissard

 

Villon

1370-1400

 

1461-1462

Effondrement démographique.

Retour à une structure de type D1

Surèna

 

De l’éducation des filles (1er version)

Corneille

 

Fénelon

1675

 

1687

Ces dates correspondent à des périodes de croissance. Structure de type D2

Le Cid

 

De l’éducation des filles (2e version)

Corneille

 

Fénelon

1636-1637

 

1697

Ces œuvres sont rédigées en périodes de crise. Structure de type D1

Candide

 

Jacques le Fataliste

Voltaire

 

Diderot

 

1759

 

1773

Reprise de la progression démographique.

Structure de type D2

 

 

 

Au cours de ces sept siècles, vont donc alterner périodes de crise et de croissance. Peu importent la personnalité des écrivains, le genre littéraire, le thème abordé, tout est subordonné au facteur démographique. L’influence de l’impact annoncé sera totalement inflexible. Comme il apparaît sur le tableau, les auteurs qui écrivent sur une période étendue et, caractérisée par d’importantes variations, sont tenus de passer d’un type de discours à un autre afin de retranscrire les fluctuations des densités. Il en va de même lorsqu’un écrivain décide de réécrire ou de remanier une œuvre produite à une période à teneur démographique différente. Les modifications se font toujours dans le sens attendu, c'est-à-dire dans le respect de la structure en vigueur au moment de la seconde version.

     Les deux types de discours reposent sur des agencements qui ne peuvent être confondus.

      Le texte de type D1 se caractérise par l’expansion et la redondance des éléments de base, valorisés à l’extrême. Réemployés tout au long des passages, ils produisent un effet monocorde. Qu’ils se contentent d’exprimer leur propre message ou qu’ils soient associés à d’autres composantes, ils ne font que soutenir la structure expansive et redondante de l’ensemble. Ils ne contribuent jamais à créer de nouveaux effets, inédits en quelque sorte, qui ne seraient pas repris de façon monocorde. Dans un discours de type D1, les éléments de base ne sont pas reliés et articulés entre eux par une structure qui ordonne leurs impacts afin d’aboutir progressivement à une expressivité d’ensemble. Leur simple juxtaposition est suffisante. Le message est en quelque sorte scandé par l’expansion et la redondance du texte.

         Quant au discours de type D2, il se distingue du précédent car les éléments sont réduits et ne seront que très rarement repris de façon monocorde. C’est l’ordre de l’ensemble qui acquiert alors une importance primordiale. Il fixe chaque matériau, l’insère dans une structure articulée. L’expressivité du texte résulte de cet agencement, des rapports qui s’établissent, se précisent et se développent entre les différents éléments du texte.                           

 Dans ce contexte, on peut distinguer deux sortes d’éléments. Certains, de taille modeste, seront appelés composantes. Les grands éléments, quant à eux, vont résulter de l’assemblage de plusieurs composantes.

Par le biais de l’ordre du discours, les composantes sont reliées entre elles pour rendre compte, progressivement, de l’intégralité du message. C’est, en effet, par étapes, que se dévoile peu à peu l’expressivité du texte. Les composantes contribuent à définir les grands éléments. Ces derniers constituent les différentes étapes de la mise en relief du message global (les différentes parties du texte). Chaque composante représente une pièce du puzzle, une pièce de taille réduite mais qui contribue, grâce à la particularité de son apport, à l’élaboration du message final. La composante ne dispose donc pas de son autonomie. Elle n’est pas réemployée de façon monocorde et sa participation au message final est modeste. Elle n’est réellement efficiente que lorsqu’elle est mise en relation avec d’autres composantes dans le but de constituer un grand élément. En dehors de son contexte et donc, dépourvue de résonnance, d’envergure et non intégrée à une structure qui la fixe et la relie à l’ensemble, elle perd pratiquement toute signification.                                                              

 En ce qui concerne les grands éléments, ils sont parfois annoncés par l’auteur qui indique le thème auquel la séquence sera consacrée. Qu’ils soient annoncés ou non, les grands éléments ne disposent pas de leur autonomie. Dans le meilleur des cas, ils représentent un titre, un ensemble vide. Il faut insister sur le fait que leur pleine expressivité résulte de l’agencement qui s’établit entre les composantes qui les constituent.                                                                   

 Dans un discours de type D2, il faut insister sur le fait que les grands éléments, tout comme les composantes, sont présentés succinctement et ne sont pas repris de façon monocorde. Leur simple juxtaposition ne saurait suffire à exprimer le message. C’est l’ordre du discours qui est primordial. Il s’impose aux éléments, les réduit, les articule et permet ainsi l’élaboration progressive de la pensée de l’auteur.                                

Avant de passer à l’étude des textes, il est indispensable de préciser certains points. On l’a vu, la répétition monocorde est une caractéristique du discours de type D1. Il est cependant fréquent de constater qu’un certain nombre de notions apparaissent à plusieurs reprises dans un texte de type D2.

Il s’agit de constantes du passage qui caractérisent le thème que l’on est en train de traiter : la violence et la mort dans un contexte de guerre, par exemple. On parlera alors de répétitions explicatives. Comme nous allons le voir, elles se distinguent très nettement des répétitions monocordes de type D1. La répétition explicative contribue à mettre en relief un second élément qui ne sera pas réemployé de façon monocorde. Il en résulte que chaque impact produit un effet différent. De façon générale, l’aspect répétitif est encore atténué car l’élément repris n’est pas directement formulé. Il apparaît en toile de fond, de façon implicite et abstraite. En revanche, la formule met directement en relief le nouvel apport sur lequel on veut insister. Enfin, les expressions utilisées ne présentent pas de points de similitude. Il faut préciser également que si l’expansion caractérise la structure de type D1 alors que dans un contexte de type D2, on mise surtout sur la réduction du discours, il existe toutefois des expansions de type D2 et il convient alors de déterminer ce qui les différencie. Il s’agit d’une expansion de type D1 lorsque l’accumulation des éléments vise à accentuer la redondance du discours, à insister sur des effets qui ont été déjà produits. Il faut y inclure toute expansion qui ne permet pas au message d’atteindre ni la clarté, ni la réduction, maximale du discours (digressions, passages non synthétisés à l’extrême, décomposition des ensembles en leurs différentes unités etc.) Dans un discours de type D1, la décomposition des ensembles est assez fréquente. Elle favorise l’expansion du discours, en conservant et en valorisant un maximum de détails, tout en soutenant l’effet de redondance, dans le but de renforcer l’impact des éléments de base. Elle peut aller jusqu’à l’extrême : la mise en avant de l’individu ou de l’unité minimale. Il faut préciser que, dans ce contexte, cet élément n’est pas déterminé (aucun, chacun, nul homme etc.) Il convient d’ajouter que cette mise en relief a une portée collective. Elle n’a d’autre but que de rendre compte d’une situation d’ensemble (mettre en avant le comportement d’un anonyme pour traduire celui d’une troupe : « où chacun, seul témoin des grands coups qu’il donnait… »).                                

Il s’agit, en revanche, d’une expansion de type D2 lorsqu’on accumule un nombre d’éléments important dont on peut difficilement faire l’économie (présenter les différentes clauses d’un traité, par exemple).                                                                                                                       

Enfin, et, chacun l’aura compris, qu’il s’agisse d’une structure de type D1 ou D2, certains genres littéraires imposent la mise en avant d’un ou de plusieurs personnages. Celle-ci est légitimée par l’auteur en raison des qualités particulières qui font d’eux des êtres d’exception. La mise en relief d’un personnage principal ne relève pas alors de la décomposition extrême d’un ensemble car chacun d’eux possède une identité et sa propre personnalité. Il ne s’agit donc pas d’un anonyme, d’une unité minimale, à l’existence en quelque sorte virtuelle, dont le rôle consiste à rendre compte d’une situation collective. 

Afin de ne pas alourdir exagérément cet article, nous nous contenterons de travailler sur deux extraits. Ils suffiront à montrer l'agencement de chaque type de discours. 

   3.1/ Un exemple de texte de type D1 : le Cid de Corneille 

 

 LE CID de CORNEILLE (1636-37)

Rodrigue est le fils du gouverneur du prince de Castille. A la tête des troupes espagnoles, il vient de repousser une attaque des Maures. Il est reçu par le roi et rend compte de sa victoire.

 

Sous moi donc cette troupe s’avance,

Et porte sur le front une mâle assurance.

Nous partîmes cinq cents ; mais, par un prompt renfort,

Nous vîmes trois mille en arrivant au port,                            1260

Tant, à nous voir marcher avec un tel visage,

Les plus épouvantés reprenaient du courage !

J’en cache les deux tiers, aussitôt qu’arrivés,

Dans le fond des vaisseaux qui lors furent trouvés :

Le reste, dont le nombre augmentait à toute heure,              1265

Brûlant d’impatience, autour de moi demeure,

Se couche contre terre, et sans faire aucun bruit

Passe une bonne part d’une si belle nuit

Par mon commandement la garde en fait de même,

Et, se tenant cachée, aide à mon stratagème ;                       1270

Et je feins hardiment d’avoir reçu de vous

L’ordre qu’on me voit suivre et que je donne à tous.

Cette obscure clarté qui tombe des étoiles

Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles ;

L’onde s’enfle dessous, et d’un commun effort                       1275

Les Maures et la mer montent jusques au port.

On les laisse passer ; tout leur parait tranquille ;

Point de soldats au port, point aux murs de la ville.

Notre profond silence abusant leurs esprits,

Ils n’osent plus douter de nous avoir surpris ;                        1280

Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent

Et courent se livrer aux mains qui les attendent.

Nous nous levons alors, et tous en même temps

Poussons jusques au ciel mille cris éclatants.

Les nôtres, à ces cris, de nos vaisseaux répondent ;              1285

Ils paraissent armés, les Maures se confondent,

L’épouvante les prend à demi descendus ;

Avant que de combattre ils s’estiment perdus.

Ils couraient au pillage, et rencontrent la guerre ;

Nous les pressons sur l’eau, nous les pressons sur terre,       1290

Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang,

Avant qu’aucun résiste ou reprenne son rang.

Mais bientôt, malgré nous, leurs princes les rallient,

Leur courage renaît, et leurs terreurs s’oublient :

La honte de mourir sans avoir combattu                                1295

Arrête leur désordre, et leur rend leur vertu.

Contre nous de pied ferme ils tirent leurs alfanges

De notre sang au leur font d’horribles mélanges 


Et la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port,

Sont des champs de carnage où triomphe la mort.         1300

O combien d’actions, combien d’exploits célèbres

Sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres,

Où chacun, seul témoin des grands coups qu’il donnait

Ne pouvait discerner où le sort inclinait !

J’allais de tous côtés encourager les nôtres,                 1305

Faire avancer les uns et soutenir les autres,

Ranger ceux qui venaient, les pousser à leur tour,

Et ne l’ai pu savoir jusques au point du jour.

Mais enfin sa clarté montre notre avantage ;

Le Maure voit sa perte, et perd soudain courage :         1310

Et voyant un renfort qui nous vient secourir,

L’ardeur de vaincre cède à la peur de mourir.

Ils gagnent leurs vaisseaux, ils en coupent les câbles,

Poussent jusques aux cieux des cris épouvantables,

Font retraite en tumulte, et sans considérer                1315

Si leurs rois avec eux peuvent se retirer.

Pour souffrir ce devoir leur frayeur est trop forte ;

Le flux les apporta, le reflux les remporte ;

Cependant que leurs rois, engagés parmi nous,

Et quelque peu des leurs, tous percés de nos coups,      1320

Disputent vaillamment et vendent bien leur vie.

A se rendre moi-même en vain je les convie ;

Le cimeterre au poing ils ne m’écoutent pas :

Mais voyant à leurs pieds tomber tous leurs soldats,

Et que seuls désormais en vain ils se défendent,                1325 

Ils demandent le chef : je me nomme, ils se rendent.

Je vous les envoyai tous deux en même temps ;

Et le combat cessa faute de combattants.

C’est de cette façon que pour votre service…

 

Structure de type D1 : valorisation des éléments de base

  • élément A : L’arrivée ininterrompue des renforts
  • élément B : La discipline de la troupe qui applique à la lettre la stratégie choisie : se cacher et faire silence afin de surprendre les Maures
  • élément C : La panique de Maures
  • élément D : L’aspect meurtrier de la bataille
  • élément E : La valeur des combattants espagnols
  • élément F : La valeur de l’ennemi
  •  élément G : Le manque de luminosité qui ajoute à l’issue incertaine de la bataille.

 

 Effets monocordes des éléments de base

 

Élément A : L’arrivée ininterrompue des renforts

 

a)            ‘’Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort

                Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port’’ (v1259-1260)

 

b)            ‘’Le reste dont le nombre augmentait à toute heure’’ (v1265)

 

c)             ‘’ [J’allais] ranger ceux qui venaient, les pousser à leur tour,’’ (v1307)

 

d)            ‘’Et voyant un renfort qui nous vient secourir,’’ (v1310)

 

 

                               1) Renforcement de la redondance du passage

 

L’élément A crée son propre effet et s’associe à d’autres éléments réemployés eux aussi de façon monocorde.

La formule (a) est associée à l’élément E

La (b) aux éléments E et B

La (c) aux ’éléments E et G

La (d) à l’élément C

 

                            2) Autres formes de valorisation

 

a) L’expressivité directe 

b) Un nombre d’impacts important (quatre)

c) Les formules sont parfois approchantes emploi des mêmes mots :

‘’renfort’’ dans les formules (a) et (d)

Le verbe venir (c) et (d) 

Le verbe voir (a) et (d)

 

 Elément B : La discipline de la troupe qui applique à la lettre la stratégie choisie : se cacher et faire silence afin de surprendre les Maures

 

a)         ‘’Se coucher contre terre et sans faire aucun bruit,’’ (v1267)

b)         ‘’Par mon commandement, la garde en fait de même,’’ (v1269)

c)         ‘’Et se tenant cachée, aide à mon stratagème’’ (v1270)

d)         ‘’On les laisse passer…’’ (v1277)

e)         ‘’…  tout leur paraît tranquille’’ (v1277)

f)         ‘’Point de soldats au port …’’ (v1278)

g)         ‘’… point aux murs de la ville’’ (v1278)

h)         ‘’Notre profond silence abusant leurs esprits’’ (v1279)

i)          ‘’Ils n’osent plus douter de nous avoir surpris’’ (v1280)

j)          ‘’Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent Et courent se livrer aux mains qui les attendent’’ (v1281-82)

k)         ‘’Nous nous levons alors et tous en même temps’’ (v1283)

l)          ‘’Les nôtres à ces cris, de nos vaisseaux répondent’’ (v1285-86)

m)         ‘’Ils couraient au pillage et rencontrent la guerre’’ (v1289)

 

                               1) Renforcement de la redondance du passage

 

L’élément B exprime son propre effet et s’associe à d’autres éléments repris eux aussi de façon monocorde.

Les formules (a), (b), (c), (d) sont associées aux éléments A et E

Les formules (e), (f), (g), (h), (i), (j) à l’élément C 

La formule (m) aux éléments E, D et C

 

                              2) Autres formes de valorisation

 

a) L’expressivité directe

b) Un nombre d’impact très important (treize)

 

Élément C : La panique des Maures

 

a)         ‘’…les Maures se confondent’’ (v1286)

b)         ‘’L’épouvante les prend, à demi-descendus,’’ (v1287)

c)         ‘’Avant que de combattre, ils s’estiment perdus’’ (v1288)

d)         ‘’Avant qu’aucun résiste…’’ (v1292)

e)         ‘’…ou reprenne son rang’’ (v1292)

f)         ‘’… et leurs terreurs s’oublient’’ (v1294)

g)         ‘’Arrête leur désordre…’’ (v1296)

h)         ‘’ Le Maure voit sa perte et perd soudain courage’’ (v1310)

i)          ‘’… cède à la peur de mourir’’ (v1312)

j)          ‘’Ils gagnent leurs vaisseaux, ils en coupent les câbles’’ (v1313)

k)         ‘’ Poussent jusqu’aux cieux des cris épouvantables’’ (v1314)

l)          ‘’Font retraite en tumulte…’’ (v1315)

m)         ‘’… et sans considérer

Si leurs rois avec eux peuvent se retirer’’ (v1315-1316)

n)         ‘’Pour souffrir ce devoir, leur frayeur est trop forte’’ (v1317)

 

                        1) Renforcement de la redondance du passage

L’élément C exprime son propre effet et s’associe à d’autres éléments réutilisés eux aussi de façon monocorde.

 

Les formules (a), (b), (c) sont associées à l’élément B

Les (d) et (c) à l’élément E

Les (f) et (g) à l’élément F

Les formules (h), (i), (j), (k), (l), (m), (n) aux éléments G, A, F

 

                        2) Autres formes de valorisation

 

a) L’expressivité directe

b) Un nombre d’impacts très important (quatorze)

 

Élément D : L’aspect meurtrier de la bataille

 

a)         ‘’Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang’’ (v1291)

b)         ‘’ De notre sang au leur font d’horribles mélanges’’ (v1298)

c)         ‘’Et la terre, et le fleuve, et leur flotte et le port

            Sont des champs de carnage…’’ (v1299-1300)

d)         ‘’…où triomphe la mort’’ (v1300)

e)         ‘’… tous percés de nos coups’’ (v1320)

f)         ‘’Mais voyant à leurs pieds tomber tous leurs soldats’’ (v1324)

 

                        1) Renforcement de la redondance du passage

 

L’élément D exprime son propre effet et s’associe à d’autres éléments réemployés eux aussi de façon monocorde.

 

La formule (a) est associée aux éléments B, E, C

Les formules (b), (c), (d) à l’élément F

Les formules (e), (f) aux éléments C et F

 

                        2) Autres formes de valorisation

 

a) L’expressivité directe

b) Un nombre d’impacts très important (six)

 

Élément E : La valeur des combattants espagnols

 

a)         ‘’ Et porte sur le front une mâle assurance’’ (v1258)

b)         ‘’Tant à nous voir marcher avec un tel visage,

            Les plus épouvantés reprenaient du courage !’’ (v1261-1262) 

c)         ‘’Brûlant d’impatience…’’ (v1266)

d)         ‘’Nous les pressons sur l’eau…’’ (v1290)

e)         ‘’… nous les pressons sur terre’’ (v1290)

f)         ‘’O combien d’actions, combien d’exploits célèbres…’’ (v1301)

g)         ‘’Où chacun seul témoin des grands coups qu’il donnait…’’ (v1305)

h)         ‘’ J’allais de tous côtés encourager les nôtres…’’ (v1305)

i)          ‘’Faire avancer les uns…’’ (v1306)

j)          ‘’… et soutenir les autres… (v1306)

k)         ‘’Ranger ceux qui venaient…’’ (v1307)

l)          ‘’Les pousser à leur tour’’ (v1307)

 

                        1) Renforcement de la redondance du passage

 

L’élément E exprime son propre effet et s’associe à d’autres éléments repris eux aussi de façon monocorde

 

Les formules (a) et (b) sont associées à l’élément A

La (c) aux éléments A et B

Les (d) et (e) aux éléments B, D et C

Les (f) et (g) aux éléments F et G

Les (h), (i), (j), (k), (l) à l’élément G

 

                        2) Autres formes de valorisation

 

a) L’expressivité directe

b) Un nombre d’impacts très important (douze)

 

Élément F : la valeur de l’ennemi

 

a)         ‘’Mais bientôt, malgré nous, leurs princes les rallient’’ (v1293)

b)         ‘’Leur courage renaît…’’ (v1294)

c)         ‘’La honte de mourir sans avoir combattu…

            … leur rend leur vertu’’ (v1295-1296)

d)         ‘’Contre nous, de pied ferme, ils tirent leurs alfanges…’’ (v1297)

e)         ‘’Ô combien d’actions combien d’exploits célèbres…’’ (v1301)

f)         ‘’Ou chacun seul témoin des grands coups qu’il donnait…’’ (v12303)

g)         ‘’ L’ardeur de vaincre…’’ (v1312)

h)         ‘’Cependant que leurs rois engagés parmi nous

            Et quelque peu des leurs…

            Disputent vaillamment…’’ (1319-1321)

 

i)          ‘’… et vendent bien leur vie’’ (v1321)

j)          ‘’A se rendre moi-même en vain je les convie…’’ (v1322)

k)         ‘’ Le cimeterre au poing, ils ne m’écoutent pas’’ (v1323)

l)          ‘’Mais voyant à leurs pieds tomber tous leurs soldats,

            Et que seuls désormais en vain ils se défendent…’’ (v1324-1325)

 

 

                        1) Renforcement de la redondance du passage

 

L’élément F exprime son propre effet et s’associe à d’autres éléments réutilisés eux aussi de façon monocorde.

 

Les formules (a), (b), (c) sont associées à l’élément C

La (d) à l’élément D

Les (e) et (f) aux éléments E et G

La (g) aux éléments C et A

Les formules (h), (i), (j), (k), (l) aux éléments C et D

 

 

                        2) Autres formes de valorisation

 

a) L’expressivité directe

b) Un nombre d’impacts très important (douze)

 

Élément G : Le manque de luminosité qui ajoute à l’issue incertaine de la bataille

 

a)         ‘’ Cette obscure clarté qui tombent des étoiles…’’ (v1273)

b)         ‘’…au milieu des ténèbres…’’ (v1302)

c)         ‘’… ne pouvait discerner où le sort inclinait.’’ (v1304)

d)         ‘’Et ne l’ai pu savoir jusqu’au point du jour.’’ (v1308)

 

                        1) Renforcement de la redondance du passage

 

L’élément G exprime son propre effet et s’associe à d’autres éléments réemployés eux aussi de façon monocorde.

 

La formule (a) n’exprime que son propre effet

Les (b) et (c) sont associées aux éléments E et F

La (d) est à l’élément E

 

                        2) Autres formes de valorisation

a) L’expressivité directe

b) Un nombre d’impacts important (quatre)

 

 La répétition des éléments de base :

 

Composition du passage :

E, A, E, A, E, B, G, B, C, E, D, C, F, C, F, D, (E et F), G, (E et F), G, E, G, C, A, F, C, F, D, F,D, F.

 

 Le rôle des éléments secondaires

 

L’insistance de Rodrigue sur son rôle de chef

-à la tête de ses troupes (v1258)

-qui met au point la stratégie qui donnera la victoire (v1263-64)

-qui sait se montrer habile et inspire confiance à ses hommes (v1271-1272)

-qui reste maître du champ de bataille, après avoir vaincu deux rois (v1326-29)

 

Ces éléments soulignent la valeur des Espagnols et notamment celle de leur chef (élément E)

 

L’évocation du flux qui facilite l’arrivée des Maures (v1274-1276)

La formule donne l’impression d’une force redoutable que rien ne peut arrêter et ceci d’autant plus qu’on souligne que les ennemis arrivent en nombre (trente voiles). Le passage renforce l’impact de l’élément F.

Le reflux qui emporte les Maures après que le flux les ait amenés (v1318)

La phrase met en évidence la rapidité et la netteté de la victoire espagnole (élément E)

L’évocation de la nuit (v1268)

L’expression met en relief la discipline de la troupe (élément B) et fait allusion à l’issue heureuse de la bataille. Elle rappelle donc indirectement les faits d’armes des Espagnols (élément E)

Les cris des Espagnols (v1284)

La formule insiste sur l’extrême détermination des hommes qui vont repousser les Maures (élément E)

 

Expression du message :

 

La simple juxtaposition des éléments de base très valorisés suffit à faire passer le message.

 

            Le but de l’auteur est d’exalter un sentiment nationaliste. On met en valeur la solidarité des Espagnols qui se manifeste par l’arrivée ininterrompue des renforts pour contrer l’attaque imprévue des Maures (élément A). L’élément B traduit l’ordre, la discipline de la troupe qui applique à la lettre la stratégie choisie pour repousser l’ennemi. On souligne la valeur des soldats espagnols, bien emmenés par un chef brave et compètent (élément E). Leur détermination provoque la panique des Maures au début et surtout à la fin du combat (élément C). Ces soldats ne faiblissent pas face à des adversaires redoutables, encadrés par des chefs de valeur (élément F) qui leur imposent un combat particulièrement rude et meurtrier (élément D) dont l’issue demeure longtemps incertaine (élément G).

 

Remarques - quelques exemples d’ensembles décomposés

Le débarquement des Maures : ‘’ Ils abordent… ils ancrent, ils descendent et courent… ‘’

Le champ de bataille : ‘’ Nous les pressons sur l’eau, nous les pressons sur terre…

            Et la terre, et le fleuve, et leur flotte et le port… ‘’

            -ensembles décomposés à l’extrême

La troupe des ennemis : ‘’ avant qu’aucun résiste ou reprenne son rang ‘’

L’ensemble des combattants ‘’ Où chacun seul témoin… ‘’

Les Maures ‘’ le Maure voit sa perte… ‘’

Les renforts ‘’ Et voyant un renfort… ‘’

 

   3.2/ Un exemple de texte de type D2 : Jacques le Fataliste de Diderot 

Le Maître fait à Jacques, son valet, le récit de ses amours et, à cette occasion, il brosse le portrait d’une femme qu’il a connue jadis.

 

     LE MAITRE, dit en haussant les épaules.    – Il y avait dans le voisinage de Desglands une veuve charmante qui avait plusieurs qualités communes avec une célèbre courtisane du siècle passé. Sage par raison, libertine par tempérament, se désolant le lendemain de la sottise de la veille, elle a passé toute sa vie en allant du plaisir au remords et du remords au plaisir, sans que   l’habitude du remords ait étouffé le goût du plaisir. Je l’ai connue dans ses derniers instants ; elle disait qu’enfin elle échappait à deux grands ennemis. Son mari, indulgent pour le seul  défaut qu’il eût à lui reprocher, la plaignit pendant qu’elle vécut, et la regretta longtemps après sa mort. Il prétendait qu’il eût été aussi ridicule à lui d’empêcher sa  femme d’aimer, que  de   l’empêcher de boire. Il lui pardonnait la multitude de ses conquêtes en   faveur   du   choix   délicat qu’elle   y   mettait.   Elle n’accepta   jamais   l’hommage d’un sot ou d’un méchant : ses faveurs furent toujours la récompense du talent ou de la  probité. Dire d’un homme qu’il était ou qu’il avait été son amant, c’était assurer qu’il était homme de mérite. Comme elle connaissait sa légèreté, elle ne s’engageait point à être fidèle. ‘’ Je n’ai fait, disait-elle, qu’un faux serment en ma vie, c’est le premier.’’ Soit qu’on perdit le  sentiment qu’on  avait pris   pour   elle,  soit  qu’elle  perdit  celui  qu’on  lui  avait inspiré, on restait son ami. Jamais il n’y eut d’exemple plus frappant de la différence de la probité et des mœurs. On ne pouvait pas dire qu’elle eût des mœurs : et l’on avouait qu’il était difficile de trouver une plus honnête créature. Son curé la voyait rarement au pied des autels ; mais en tout temps il  trouvait  sa bourse ouverte pour les pauvres. Elle disait plaisamment de la religion et des lois, que c’était une paire de béquilles qu’il ne fallait pas ôter à ceux qui avaient les jambes faibles. Les femmes qui redoutaient son commerce pour leurs maris le désiraient pour leurs enfants.                          


 

Structure de type D2 : Mise en relief de l’expressivité de l’ensemble

 

Présentation des grands éléments :

 

  •  Élément A : Présentation sommaire de la veuve
  •  Élément B : L’attitude de son mari
  • Élément C : Les relations que la veuve entretenait avec ses amants 
  •  Élément D : avec le reste de la société

  

Valorisation des composantes et dépendance des grands éléments

               

       Élément A : Présentation sommaire de la veuve (l1-10)

 

                1 L’élément A ne dispose pas de son expressivité directe

 

a) Il n’est pas clairement annoncé au début de la séquence

 

b) Il a besoin de l’apport d’autres éléments pour faire passer son message.

 

A1 : Quelques précisions sur sa situation personnelle

 

A2 : Une remarque sur son aspect physique

 

A3 : Annonce du portrait moral qui va suivre

 

Remarque : l’élément A3 met en relief la structure de l’ensemble et renforce ainsi l’impact de la stratégie de type D2

 

 

A4 : Par raison cette femme était élevée et aspirait à la vertu.

 

A5 : Son tempérament l’incitait à être libertine.

 

A6 : Elle éprouvait des remords après ses écarts.

 

A7 : Elle a subi toute sa vie l’emprise de ces tendances contradictoires.

 

A8 : Elle faisait preuve de lucidité et se rendait compte que l’aspect excessif et incompatible de sa personnalité était source de souffrance.

 

 

 

 

                               2 L’élément A et ses composantes ne seront pas repris de façon monocorde 

            Élément B : L’attitude de son mari (l10-16)

 

             1 L’élément B ne dispose pas de son expressivité directe

 

 a) Il n’est pas annoncé au début de la séquence

 

b) Il a besoin de l’apport d’autres éléments pour faire passer son message.

 

B1 : Il était indulgent.

 

B2 : Le libertinage était le seul défaut de sa femme.

 

B3 : Il savait que c’était pour elle une source de souffrance.

 

B4 : Il lui était très attaché et la regretta après sa mort.

 

B5 : Il comprenait que sa femme ne pouvait résister à ce penchant.

 

B6 : Il lui savait gré de choisir ses amants parmi des hommes de mérite.

 

 

                        2 L’élément B et ses composantes ne seront pas réutilisés de façon monocorde.

 

 

       Élément C : Les relations que la veuve entretenait avec ses amants (l16-26)

 

             1 L’élément C ne dispose pas de son expressivité directe

 

a) Il n’est pas directement annoncé au début de la séquence

 

b) Il a besoin de l’apport d’autres éléments pour faire passer son message.

 

C1 : Par ses faveurs, elle récompensait l’intelligence, la bonté, le talent qu’elle trouvait chez ses amants.

 

C2 : Elle était loyale et ne s’engageait pas à être fidèle.

 

C3 : Par la suite, elle conservait d’excellentes relations avec eux.

 

 

Remarque : La répétition monocorde de l’élément C1.

‘’ Elle n’accepta jamais l’hommage d’un sot ou d’un méchant : ses faveurs furent toujours la récompense du talent ou de la probité’’ (l16-19).

‘’ Dire d’un homme qu’il était ou qu’il avait été son amant, c’était assurer qu’il était homme de mérite. ‘’     (l19-21)

 

L’effet monocorde, clairement exprimé par les formules, est atténué par le nombre réduit des impacts (deux). De plus, l’élément C1 s’insère dans un récit basé sur une structure de type D2 (cf ; chapitre IV).

 

 

 

                        2 L’élément C et ses composantes ne seront pas réemployés de façon monocorde (hormis l’élément C1) 
Élément D : Ses relations avec le reste de la société (l26-36)

 

 

                        1 L’élément D ne dispose pas de son expressivité directe

 

a) Il n’est pas directement annoncé au début de la séquence

 

b) Il a besoin de l’apport d’autres éléments pour faire passer son message.

 

D1 : Elle était dénigrée pour son libertinage mais appréciée pour sa probité.

 

D2 : Elle se montrait peu dévote mais très généreuse envers les pauvres.

 

D3 : Sans apprécier outre mesure les lois et la religion, elle leur reconnaissait un rôle de protection sociale.

 

D4 : Les femmes cherchaient à l’éloigner de leurs maris mais s’accordaient pour dire qu’elle avait une bonne influence sur leurs enfants.

 

                        2 L’élément D et ses composantes ne seront pas repris de façon monocorde.

 

 

II – Les répétitions explicatives.

 

       Le libertinage de la veuve.

 

a) ‘’ Sage par raison, libertine par tempérament, se désolant le lendemain de la sottise de la veille, elle a passé toute sa vie en allant du plaisir au remords et du remords au plaisir sans que l’habitude du remords ait étouffé le goût du plaisir. ‘’ (l4-8)

 

b) ‘’ Son mari, indulgent pour le seul défaut qu’il eût à lui reprocher…’’ (l10-11)

 

c) ‘’ Il prétendait qu’il eût été aussi ridicule à lui d’empêcher sa femme d’aimer que de l’empêcher de boire.’’ (l13-15)

 

d) ‘’ il lui pardonnait la multitude de ses conquêtes en faveur du choix délicat qu’elle y mettait’’ (l15-16)

 

e) élément C1 : déjà cité (cf : répétition monocorde de l’élément C1) (l16-21).

 

f) ‘’Comme elle connaissait sa légèreté, elle ne s’engageait pas à être fidèle.’’ (l21-22)

 

g) ‘’ On ne pouvait pas dire qu’elle eût des mœurs et l’on avouait qu’il était difficile de trouver plus honnête créature.’’ (l27-30)

 

h) ‘’ Les femmes qui redoutaient son commerce pour leurs maris le désiraient pour leurs enfants.’’ (l35-36)

 

 

Chaque formule contribue à mettre en relief un élément qui ne sera pas réutilisé de façon monocorde (hormis élément C1)

 

La formule (a) met en relief les éléments A4, A5, A6, A7

La (b) les éléments B1, B2

La (c) l’élément B5  

La (d) l’élément B6

La (e) l’élément C1

La (f) l’élément C2

La (g) l’élément D1

La (h) l’élément D4

 

                Chaque répétition produit donc un effet différent

 

                Effacement de l’aspect répétitif :

            L’élément répété est le plus souvent clairement annoncé mais on met en relief le ou les second(s) élément(s) sur lesquels on veut insister. Ce ou ces second(s) élément(s) occultent l’impact du premier dans la mesure où la séquence lui ou leur est consacrée.

 

            En ce qui concerne la formule (a), le but de l’auteur n’est pas d’insister sur le libertinage de la veuve mais de brosser un portrait complet du personnage. On évoque alors d’autres facettes (l’aspiration à la vertu, les causes du libertinage, les remords éprouvés, sa lucidité etc…)

La formule (b) insiste avant tout sur l’attitude du mari…etc…

 

On remarque le désir manifeste de varier les formules.

Le libertinage :

            ‘’ libertine’’ (l4), ‘’ la sottise de la veille’’ (l5), ‘’ le plaisir’’ (l6), ‘’ deux grands ennemis’’ (l10), ‘’ le seul défaut’’ (l11), ‘’empêcher sa femme d’aimer’’ (l14-15), ‘’ la multitude de ses conquêtes’’ (l15), ‘’Elle n’accepta jamais l’hommage’’ (l17), ‘’ses faveurs’’ (l18), ‘’Dire d’un homme qu’il était ou avait été son amant’’ (l19-20), ‘’sa légèreté’’ (l20),  ‘’ On ne pouvait pas dire qu’elle eût des mœurs’’ (l27-28), ‘’ les femmes qui redoutaient son commerce pour leurs maris’’ (l35-36).

 

            Le libertinage de la veuve était pour elle une source de souffrance.

 

a) ‘’…se désolant le lendemain de la sottise de la veille, elle a passé toute sa vie en allant du plaisir au remords et du remords au plaisir, sans que l’habitude du remords ait étouffé le goût du plaisir.’’ (l5-8)

 

b) ‘’…elle disait qu’enfin elle échappait à deux grands ennemis ’’ (l9-10)

 

c) ‘’ Son mari…la plaignit pendant qu’elle vécut…’’ (l1-12)

  

Chaque formule contribue à mettre en relief un élément qui ne sera pas réutilisé de façon monocorde

  

La formule (a) met en relief les éléments A6 et A7

La (b) l’élément A8

La (c) l’élément B3

 

Chaque répétition produit donc un effet différent. 

     Effacement de l’aspect répétitif.

Les séquences n’ont pas pour but d’insister sur les souffrances de la veuve. En ce qui concerne la formule(a), on a vu qu’il s’agissait de brosser un portrait complet de la dame.

La seconde formule met en relief la lucidité dont elle fait preuve et la notion de souffrance n’est pas directement exprimée, etc.

On remarque que l’auteur évite d’utiliser des expressions similaires

La notion de souffrance :

‘’se désolant’’ (l15), ‘’remords’’ (l6et 8),’’deux grands ennemis’’ (l10),’’Son mari……la plaignit.’’ (l10-12)

 

La fixation des effets

 

Composition du passage :

A1, A2, A3, A4, A5, A6, A7, A8, B1, B2, B3, B4, B5, B6, C1, C1, C2, C3, D1, D2, D3, D4.

Sur vingt et un éléments, un seul est répété de façon monocorde, avec un impact minimum (deux).

 

IV-Expression du message.

 

            L’élément répété ne peut permettre à lui seul, l’expression du message (la veuve choisissait ses amants parmi des hommes de mérite). Le message découle de la perception de la structure de l’ensemble, de l’assemblage de toutes les composantes du passage. L’auteur brosse un portrait de la veuve, afin de démontrer qu’il est souvent difficile de séparer le vice et la vertu. Il évoque brièvement la situation personnelle et l’aspect physique et moral de son personnage (éléments A1, A2 et A3), avant de préciser les contours de sa personnalité. Il s’agissait d’une femme, qui par raison, aspirait à l’élévation et à la vertu (élément A4) mais dotée d’un tempérament qui l’incitait à être libertine (élémentA5). Elle regrettait régulièrement ses écarts (élément A6), ce qui ne l’empêcha pas de subir toute sa vie l’emprise de ces forces contradictoires (élément A7). Elle ne manquait pas de lucidité et se rendait compte que l’aspect excessif et incompatible de sa personnalité était source de souffrance (élément A8). Son mari avait pour elle la plus grande indulgence (élément B1), car le libertinage était le seul défaut de sa femme (élément B2). Il voyait que ce penchant la faisait souffrir (élément B3), et il était très attaché à son épouse (élément B4). Il comprenait qu’elle ne pouvait rester fidèle (élément B5), et il lui savait gré de choisir ses amants parmi des hommes de mérite (élément B6). Par ses faveurs, la veuve récompensait l’intelligence, la bonté, le talent ou l’intégrité qu’elle trouvait chez ses amants (élément C1) ; qui étaient tous des hommes de qualité (élément C1). Elle ne s’engageait pas à être fidèle (élément C2) et conservait ensuite d’excellentes relations avec eux (élément C3). On la dénigrait par son libertinage, mais on l’appréciait pour sa probité (élément D1).  Elle se montrait peu dévote mais très généreuse envers les pauvres (élément D2). Sans apprécier outre mesure les lois et la religion, elle leur reconnaissait un rôle de protection sociale (élément D3). Les femmes cherchaient à l’éloigner de leur mari, mais s’accordaient pour dire qu’elle avait une bonne influence sur leurs enfants (élément D4). 

 

   3.3/ Quelques procédés stylistiques relevant d'une structure de type D1 

Nous venons de constater que le discours de type D2 ne repose pas sur l’expansion des éléments de base, fortement valorisés. C’est l’ordre de l’ensemble qui, en établissant des rapports entre les différentes composantes fixées et insérées dans une structure articulée, permet progressivement au texte d’acquérir sa pleine expressivité.

 

Une étude comparative de quelques séquences va mettre en relief une autre caractéristique essentielle de la structure de type D2 : la réduction du discours. Ce sera également l’occasion de donner quelques exemples d’autres procédés stylistiques propres à un contexte de type D1.

 

Rendre-compte d’une entrevue

 

1 Texte de Joinville : l’entrevue entre les croisés et les émirs 

"Il fut convenu avec les émirs que sitôt que Damiette serait rendue, le roi et les autres gentilshommes seraient libérés ; quant au menu peuple, le soudan l’avait fait mener à Babylone, à l’exception de ceux qu’il avait tués et malgré l’accord pris avec le roi : ce qui nous porte à croire qu’il nous eût fait tuer aussi, aussitôt qu’il eût recouvré Damiette."

L’auteur n’en donne pas un rapport détaillé qui présenterait, point par point, les faits tels qu’ils se sont déroulés (les propos des intervenants, l’évolution des positions des deux parties, les incidents éventuels etc.) Il se contente de transmettre les accords qui en ont résulté.

Hormis la digression à propos de la trahison probable du Soudan, il n’y a aucune accumulation de détails aucune redondance. Il serait difficile de communiquer autant d’informations essentielles en moins de mots (éléments E1, E2, E3, E4)

 

2 La chanson de Roland : l’entrevue entre Marsile et Ganelon

 

Marsile reprend : « Ganelon, soyez-en persuadé, je tiens à vous donner mon amitié. Je veux vous entendre parler de Charles. Il est très vieux, il a fait son temps. D’après moi il a deux cents ans bien sonnés. Il a traîné   son corps, par tant de pays, reçu tant de coups sur son bouclier, contraint tant de rois puissants à mendier! Quand sera-t-il las de faire la guerre ? » Ganelon lui répond :                     « Charles n’est pas homme à se laisser abattre. Tout ceux qui le voient et savent le juger affirment que l’empereur est un brave. Toute l’estime que je lui porte et tout l’éloge que je pourrais en faire seraient encore  inférieurs à son honneur et à sa vaillance. Qui pourrait mesurer sa grande valeur ? Dieu a mis en lui une vaillance si éclatante qu’il aimerait mieux mourir que d’abandonner les siens. »                          

       

Le roi païen continue : « J’ai bien de quoi m’étonner ; Charlemagne est un vieillard tout blanc. A mon avis il a plus de deux cents ans. Il a épuisé son corps par tant de   pays, reçu tant de coups de lance et d’épieu, contraint tant de rois  puissants à mendier ! Quand sera-t-il las de faire la guerre ? Jamais ! réplique Ganelon, aussi  longtemps que son neveu vivra. Pas un seigneur qui le  vaille sous la voûte du ciel ! Son ami Olivier est très brave lui aussi. Les douze pairs, si chers au cœur de Charles, et vingt mille chevaliers forment son avant- garde grâce à laquelle il est en sécurité et ne redoute personne. »

 

 Le Sarrasin lui répond : « Charlemagne me remplit  d’étonnement. Ses cheveux sont tout blancs. A mon il a plus de deux cents ans. Il a conquis tant de pays, reçu tant de coups de solides épieux tranchants,  tué et vaincu tant de rois puissants sur les champs de bataille ! Quand sera-t-il las de faire la guerre ?-   Jamais ! réplique Ganelon, aussi longtemps que  son neveu vivra. Pas un seigneur qui le vaille d’ici jusqu’en Orient. Son ami Olivier est très brave aussi. Les douze pairs que Charles aime tant et  vingt mille chevaliers forment son avant-garde grâce à laquelle il est en sécurité et ne redoute personne. »                                                   

Dans cet extrait, à l’inverse, on ne recherche aucun raccourci. L’entretien, dont on ne présente ici qu’une partie, semble devoir durer interminablement tant on insiste sur l’expansion et la redondance de trois éléments de base, fortement valorisés. La longévité de l’empereur est rappelée à sept reprises, sa valeur et sa force à dix-sept reprises, la vaillance des chevaliers de l’avant-garde à dix reprises.

L’échange entre les deux hommes se cristallise donc sur trois points sur lesquels on ne cesse de revenir. La situation paraît figée. Elle n’évolue que très lentement, de façon presque imperceptible. La quasi-similitude des formules renforce celle des positions de chacun.

 

Le compte-rendu d’une conversation :

1 Texte de Joinville  L’échange entre l’auteur et Baudouin d’Ibelin

"Je demandai à Monseigneur Baudouin d’Ibelin qui savait bien le sarrasinois ce que ces gens disaient. Il me répondit qu’ils disaient venir pour nous trancher la tête."

Deux phrases relativement courtes suffisent à Joinville pour donner les éclaircissements indispensables : le nom des interlocuteurs, l’information souhaitée, la réponse de l’émetteur.

 

2 Le roman de Renart : (l15-25) La conversation entre les deux marchands

"Le premier qui le voit le regarde, puis appelle son compagnon : « Regarde, là : c’est un goupil, ou un chien ! » L’autre le voit et s’écrie : « C’est le goupil ! Vite, attrape-le ; garde qu’il ne t’échappe : il sera bien malin, Renart, s’il ne nous laisse sa peau. » Le marchand presse l’allure, et son compagnon après lui, jusqu’à ce qu’ils soient près de Renart. Ils trouvent le goupil étendu sur le dos, le tournent et le retournent, sans crainte d’être mordus : ils lui pincent le dos, puis la gorge. L’un dit : « il vaut trois sols » ; et l’autre : « Dieu me garde, il en vaut bien quatre, et c’est pour rien ! Nous ne sommes pas trop chargés : jetons-le sur notre charrette. Vois comme sa gorge est blanche et nette ! A ces mots, ils s'avancent, le lancent sur leur charrette, puis se remettent en route. Ils sont en grande joie, tous deux, et disent:pour l'instant, nous n'y toucherons pas, mais cette nuit, chez nous, nous lui retournerons la casaque »"

L’expressivité repose sur l’expansion du discours. On tient à communiquer le moindre détail. On signale qu’un marchand interpelle l’autre. Il lui indique l’emplacement d’un corps qu’il a, d’autre part, du mal à identifier. Le second sait reconnaitre un renard. Il lui demande de se presser pour le capturer car il peut rester assez de forces à l’animal pour s’enfuir. Il insiste sur la ruse qui caractérise le goupil et précise que tous deux veulent s’emparer de sa fourrure. L’un deux estime le prix de sa peau, l’autre pense qu’elle vaut plus. Le premier marchand fait remarquer à son compagnon qu’il leur reste de la place et qu’ils peuvent l’emporter. Il insiste une seconde fois sur la qualité de sa fourrure. Enfin, ils planifient très précisément la façon dont ils s’occuperont de Renart. Ce sera plus tard, la nuit, quand ils seront chez eux.

 

C’est une approche quasi microscopique de la situation. L’ensemble de la conversation est décomposée en ses moindres éléments. On rappelle que l’auteur usait du même procédé pour insister sur la quantité, la qualité et la variété des poissons convoités par Renart.

 

Rendre-compte d’un déplacement :

 

Texte de Joinville (l1-3) L’abordage des Sarrasins

"Les Sarrasins vinrent bien trente dans notre galée, l’épée nue à la main et au cou les haches danoises"

 

L’auteur ne présente pas les différentes phrases de l’assaut. Il se contente de signaler leurprésence à bord. Il est par ailleurs très difficile de s’exprimer avec plus de brièveté : une seule phrase pour indiquer leur arrivée, leur nombre et la façon dont ils sont armés.

Le roman de Renart (l 18-22) et (l26-27) Le déplacement et les mouvements des marchands.

"Le marchand presse l’allure, et son compagnon après lui, jusqu’à ce qu’ils soient près de Renart. Ils trouvent le goupil étendu sur le dos, le tournent et le retournent, sans crainte d’être mordus : ils lui pincent le dos, puis la gorge. "

On mise, bien entendu, sur l’expansion d’un discours, par ailleurs redondant, pour exprimer le message.

L’ensemble des marchands est décomposé. On signale que le premier se hâte et le second fait de même. On précise, de façon tout aussi redondante, que cette marche rapide se poursuit jusqu’à ce qu’ils soient près de Renart. Quant à l’examen du corps, il se décline en cinq phases : l’observer dans sa position initiale, le tourner, le retourner, lui pincer le dos puis la gorge.

 

Le départ de Renart

"Maintenant, il peut s’en aller. Mais il faut trouver une ruse pour sauter à terre : il n’y a ni planche ni échelle. Il s’agenouille pour voir comment sauter sans dommage. Puis, il s’est un peu avancé, et, des pieds de devant, se lance hors de la charrette au milieu du chemin. "

Il se prolonge car l’auteur n’en occulte aucune séquence. On indique son intention de partir et de sauter sans dommage. A ce propos, on remarque la décomposition de l’ensemble virtuel des moyens qui lui permettraient de s’en aller en toute sécurité (planche, échelle). Par la suite, l’auteur précise les différents mouvements qui constituent l’ensemble de son saut (s’avancer un peu, s’appuyer sur les pieds devant, se lancer hors de la charrette, atterrir au milieu du chemin)

 

La décomposition extrême des ensembles : Elle caractérise également le discours de type D1.

On a recours à l’élément minimal (un individu anonyme ou à l’existence virtuelle) pour rendre compte d’une situation collective.

 

Extrait de la Conquête de Constantinople

‘’ Nul ne l’eût pu croire s’il ne l’eût vu de ses yeux ‘’ (l22-23)

‘’ Et sachez qu’il n’y eut homme si hardi a qui la chair ne frémit ‘’ (l25-26)

‘’ Ils s’en retournèrent tous, chacun à ses nefs et à ses vaisseaux ‘’ (l55-56)

‘’ Chacun examinait les armes qu’il lui fallait. ‘’ (l61-62)

‘’ Et des meules des blés moissonnés, chacun prit ‘’ (l90)

 

Extrait des Chroniques de Froissard

‘’ il n’aurait pu se trouver cœur assez dur au monde ‘’ (l9-10)

‘’ chacun alla l’entourer ‘’ (l24)

‘’ il n’est cœur assez dur au monde ‘’ (l40-41)

 

Extrait du Cid de Corneille

‘’ Où chacun seul témoin… ‘’ (v1261)

‘’ Le maure voit sa perte et perd soudain courage ‘’ (v1310)

 

On peut ajouter un dernier procédé stylistique que l’on retrouve assez souvent dans un discours de type D1 : l’expansion du discours ne permet pas au message d’atteindre sa pleine efficience.

 

‘’ Ils ont aussi d’autres bons poissons… ‘’ (l4-5) Roman de Renart

‘’ Il y a des îles qui sont fournies en blés, en vivres et en autres ressources ‘’ (l47-49)

‘’ La contrée était belle et riche et abondante en toutes ressources ‘’ (l87-88) La Conquête de Constantinople

‘’ Seigneurs, ce serait…de laisser périr une si nombreuse population par famine ou autrement… ‘’ (l15-17) Chronique de Froissard

 

La présentation des bourgeois de Calais qui se sacrifient, très détaillée au début, se termine de façon fort imprécise… ‘’ puis le cinquième et le sixième ‘’ (l32)

 

   3.4/ Quelques procédés stylistiques relevant d'une structure de type D2

 

On a toujours cru que les auteurs choisissaient librement une stratégie d’écriture parce qu’elle convenait tout particulièrement à leur personnalité, à un genre littéraire ou à un objectif. Ce travail a permis de démontrer qu’il n’en était rien. Le facteur démographique investit pleinement l’espace littéraire y compris sur le plan formel.

 

            Au XVIIIe siècle, en raison de la forte progression des densités, vont apparaître de nouveaux procédés stylistiques qui renforcent l’expressivité du discours de type D2. Nous ne reviendrons pas sur la recherche d’une vision d’ensemble, fortement structurée, qui se met en place dans Candide et, ceci au détriment d’un nombre important d’éléments ou de séquences volontairement passés sous silence.

 

 

            1 Le caractère abstrait, général ou catégoriel des informations

 

a) des vieillards criblés de coups

    leurs femmes égorgées

    des filles éventrées

    d’autres à demi-brûlées

                                               (Texte de Voltaire)

 

b) le lieu de ta demeure

    tes importunités

    le désordre où tu vivais

                                               (Texte de l’abbé Prévost)

 

c) plusieurs qualités communes

    la sottise de la veille

    deux grands ennemis

    la multitude de ses conquêtes

    le seul défaut

    le sentiment

    son commerce

                                                      (Texte de Diderot)

 

            Ce procédé évite l’expansion du discours. Il s’agit de dire beaucoup en peu de mots. On ne retient que l’idée générale ou la représentation catégorielle qui suffisent pour comprendre une situation dont on se refuse à faire un compte-rendu détaillé.

 

 

            2 La mise en facteur commun de mots ou d’expressions

 

a)  Rien n’était    – si beau

                        - si leste

                        - si brillant

                        - si bien ordonné (Texte de Voltaire)

 

b) Il m’a écrit     - pour se délivrer de tes importunités

                        - le lieu de ta demeure

                        - le désordre où tu vivais

                         - en me faisant entendre (Texte de l’abbé Prévost)    

 

c) (la veuve)      - sage par raison

                        - libertine par tempérament

                        - se désolant…

                        - a passé… 

 

d) Son mari        - indulgent…

                        - la plaignit…

                        - la regretta…

 

e) Son curé        - la voyait…

                        - trouvait…

 

f) les femmes    - redoutaient                               pour leurs maris

                                               son commerce

                        - désiraient                               pour leurs enfants

 

                                   (Texte de Diderot)

 

            Cette stratégie contribue également à réduire le discours. On fait l’économie de plusieurs phrases (éventuellement une par élément). On évite une certaine redondance à propos des personnes ou des sujets synthétisés en un noyau qui rassemble et ordonne les composants qui s’y rapportent.

            La structure interne des phrases renforce la mise en lumière d’une articulation vigoureuse et volontairement dépouillée. Diderot introduit des mots-relais pour souligner à la fois l’équilibre et l’opposition suggérée par la mise en facteur commun.

 

a) Sage par raison, libertine par tempérament.

b) Se désolant le lendemain de la sottise de la veille.

c) Son mari… la plaignit pendant qu’elle vécut et la regretta longtemps après sa mort.

d) Son curé la voyait rarement au pied des autels mais en tout temps, il trouvait sa bourse ouverte pour les pauvres.

e) Les femmes qui redoutaient son commerce pour leurs maris le désiraient pour leurs enfants.

 

a) La préposition répétée suit et précède deux mots de même nature et de même fonction mais qui suggèrent une opposition entre vice et vertu.

b) et c) Les mots ou expressions-relais de même nature et même fonction se réfèrent à des séquences temporelles différentes.

d) Les compléments circonstanciels de temps soulignent un certain paradoxe dans l’attitude de la veuve qui fréquente peu les églises mais fait preuve d’une grande générosité.

e) On remarque la parfaite similitude des expressions (une préposition, un pronom personnel, un substantif, le même nombre de syllabes) qui se référent par ailleurs à des groupes sociaux différents.

 

 Le procédé met en lumière à la fois la netteté de l’articulation qui relie chaque élément et la permanence d’une opposition sémantique qui ne cesse de suggérer un aspect fondamental du portrait de cette femme : le vice côtoie constamment la vertu.

 

L'objectif était de mettre en relief l'influence du facteur démographique sur la forme des messages. Elle se concrétise par la mise en place de deux types de discours nettement différenciés. On le rappelle, peu importent les époques, les genres littéraires, la personnalité des ecrivains, comme il apparait dans le tableau proposé plus haut, le contexte démographique impose avec la plus grande inflexibilité la structure qui lui correspond. Ces articles ont souligné l'importance majeure du facteur biologique sur la pensée collective. Ils font reference à deux essais, qui sont consacrés à cet axe de recherche. Au vu de ces deux essais, il semble difficile de contester, l'influence de ce facteur tant en ce qui concerne les contenus que la façon dont ils sont exprimés. 

 

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Commentaires
J
Travail intéressant . fait une approche originale . Mérite d’être lu
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